Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était presque hier et c'était "X et Julie". C'était "Nous". Ce "Nous" si fragile et tellement incertain. Ce "Nous" que j'ose à peine prononcer de peur de le voir partir.
Hier, nous allions au collège ensemble, nous en revenions, toujours ensemble. Rester chez l'une, chez l'autre. Regarder un film ou parler. Refaire le monde en commençant par la classe. S'appeler, ne rien avoir à se dire mais rester au téléphone quand même. Prendre les vélos et partir au beau milieu de la nuit. Pédaler sans jamais regarder derrière ou si "Ca va, tu me suis?". Je ne sais pas ce que nous fuyions mais Bordeaux était à nous. Tout faire sur des coups de tête. Faire comme si tout allait bien parce qu'ensemble, pour moi, tout allait bien. Trois années de course folle méritent bien un peu de répit. Le répit s'installe. Il se croit tout permis. On ne se voit plus comme avant mais ça n'est pas grave. Faire comme si de rien n'était. On ne s'est rien promis après tout. Mais tout était possible. Je crois que j'ai toujours eu peur de te décevoir. Se cacher derrière une image sans faille de fille sans problème. Ca ne marchait pas tous les jours mais ça tenait le coup. Et après?
Tu sais, je change de lycée, je vais en internat. Mais au fond ça ne changera pas grand chose, on aura toujours qu'un boulevard à traverser pour se retrouver. Et pourtant j'ai l'impression que plus rien ne sera jamais pareil. C'est peut être mon côté fataliste qui veut ça. Tu te souviens du jour ou on avait dit que si on passait les années lycée ensemble, on serai amies? Tu te souviens pas. Moi si. Et si maintenant ça n'était plus possible. J'aurai peut être tout foutu en l'air.
Julie.
Pour commencer, il y a cette feuille, blanche et simple (grand carreaux), et puis il y a moi. Moi, c'est Julie, la fille qui n'ose pas écrire de peur que les mots deviennent insensés, de peur que ça soit sale, tout simplement. Il y a moi, qui écris d'une extrême lenteur.
Alors voilà. Cela fait maintenant un mois (un peu moins) que les vacances ont débutées, et à l'heure où je t'écris, j'ai froid. Papa et maman ont loués notre maison secondaire pour toutes les vacances. Je ne verrai donc pas la mer cet été, ou très peu. Ainsi, pour la première fois depuis l'age de neuf ans, je ne surferai pas. Je t'avouerai que ça me rend un peu triste de me réveiller tous les matins dans la même ville polluée aux murs sales. Et mon velux ne donne pas sur l'Océan. Ma planche de surf est là, dans cette même chambre d'où je t'écris: son inutilité me frustre.
Durant les dix premiers jours des vacances (ou approximativement), une amie est venue chez moi, de Paris. Ce fût drôlement chouette d'avoir quelqu'un pour brusquer la monotonie de mon quotidien! Et puis elle est partie. Les premiers jours sans elle s'apparentaient à des lendemains de fêtes. Le genre de lendemains ou l'on se sent tellement si seule, et la tête encore pleine de souvenirs, un peu brumeux. Comment peut on être si bien, puis si seul et ce, du jour au lendemain? Les amis sont de jolis déserteurs. On est ensemble et on rit, tout va pour le mieux. On s'attache et le lendemain sur le quai, la réalité de plein fouet à coup de TGV. Partir les mains dans les poches, ne pas se retourner. Ne pas la regarder monter. Ne pas écouter le train partir. Fermer les yeux, se boucher les oreilles, et courir.
La semaine qui suivit fût assez fatale a mon moral. Une semaine à broyer du noir. Rester chez soi, ne plus voir personne. Et Bordeaux qui ne se décide pas à devenir une bordure de mer! Je suis en passe à devenir la fille la plus aigrie du mois de Juillet.
Ressortir petit à petit, un café, un ciné, une soirée...
Et puis je suis partie dans le Gers. Se disputer avec une grand mère qui n'en finit pas de jaser sur des sujets dont elle n'est pas au courant à savoir: ce qui se passe chez moi. Et je coulais des jours heureux ou presque à faire de la mobylette sans casque sur les routes de campagne (c'est pas bien!). Je suis sure qu'a ce moment là j'étais un peu heureuse, c'est obligé!
Et repartir, direction Tours. Baby sitting. Broyer du noir, toujours. Le 24 juillet j'ai pris le train de midi, et je suis rentrée à Bordeaux. Dans le wagon, une anglaise parlait extrêmement fort et, ne s'arrêtait pas. A côté, il y avait Léa (si si, c'est son prénom). Léa avait trois ans à tout casser, une voix a tout casser qui nous cassait surtout les pieds. Et elle criait, et elle pleurait. Et cette anglaise qui ne cessait de parler. Arrivée à Bordeaux, enfin. Personne n'est venu me chercher à la gare. Frustrant.
Je me suis disputée avec ma mère aujourd'hui. Pour des broutilles. Je m'énerve, je m'insurge, je crie ou plutôt, j'hurle. Elle ne comprend pas ma réaction, moi non plus d'ailleurs. Je pleure que j'ne veux plus la voir. J'ai mal aux mains, il faut que je me calme. En redescendant il n'y avait plus personne, ils sont partis sans moi. Tant pis. Et puis j'ai voulu dépenser tout mon argent dans un seul vêtement histoire de faire enrager ma mère, je n'ai rien trouvé a acheter. La braderie, cette merde.
Il faut se changer les idées. Voir des amis. C'est bien ainsi. Je m'ennuie un peu avec des gens qui ne savent pas ce qu'il se passe. Ils sont trop heureux et trop innocents. Ca m'agace. Je t'ai appelée tout à l'heure, tu partais. Je ne crois pas qu'on se voie demain.
Effectivement nous ne nous sommes pas vues. Tu m'as appelée à 14h13 pour me le dire. A ce moment là j'étais au grand théatre à regarder une photographe qui peinait a faire tenir deux ours en peluche debouts, avec pour seules aides un portable et un agenda mais attention! Le portable ou l'agenda ne devaient en aucun cas être visible sur la photo! Cocasse, j'ai pensé. Autant te dire qu'au moment ou tu m'as appelé, j'étais heureuse. On ne se rend pas compte combien il est agréable de regarder les gens s'agiter sur des futilités, j'avais du temps a dépenser, il faut croire. L'après midi, je l'ai passée avec un ami, faire du shopping puis aller de cafés en cafés, acheter des macarons, de chaque couleur bien sur! Et tout manger au Grand Café. Nous menons bon train. A 100€ l'après midi, notre train va vite... On était drôlement bien quand même.
Aujourd'hui depuis une semaine, je vois tous les jours les mêmes personnes. C'est même pas toi. Tu me manques. Désormais je suis "Pourriture". J'aime bien ce surnom.
En ce moment je suis mégalo. Je m'ennuie beaucoup, c'est pour ça. Il faut que tout le monde m'aime. Tout le monde m'aime. Ca n'est qu'un jeu. C'est en fait le seul moyen d'ennuyer et d'embarrasser suffisamment les gens pour qu'ils en viennent à dire le contraire. Je ne t'aime pas Julie. C'est très marrant. Ca ne fonctionne pas sur tout le monde malheureusement. "
Papa, Maman, je crois que je suis mégalo
Posted by: Julie-My in Humanité, Rage, Remise en question, Terriblement MOI-MÊME(Mademoiselle se rebelle. Elle part, ne sait plus sur quel pied danser. Revient. Ne sait plus quelle attitude adopter. C'est drôle et ludique. Je m'ennuie de Mademoiselle.)
Personnes obsédées par la symétrie, déplacer et replacer certains objets (sentiment qu'ils sont mal rangés, mal positionnés), vérifier plusieurs fois de suite un fait ou une action (orthographe)
acte de se ronger les ongles (parfois même des pieds) traduit une très forte anxiété. Eviter de marcher sur les lignes, compter (tout et n'importe quoi). Comportement impulsif, anti social, ne pas éprouver de culpabilité, vie sociale instable, de nombreux changements, règles de vie sociale et valeurs enfreintes, manifester des émotions est un signe de faiblesse, détachement émotionnel, égocentrique de soi. Parents absents, intelligence, indifférence vis a vis des normes sociales et codes culturels ainsi qu'aux émotions et aux droits des autres, impulsivité, capacité limité a ressentir les émotions humaines a son propre égard, incapacité d'empathie ou de souffrance, rage, anxiété, violence, choix narcissique? perturbation de l'humeur, sentiment déplaisant de tristesse, anxiété, tension, irritabilité, humeur qui change, agitation, depression, survolté, à bout, fatigabilité, difficulté de concentration, trous de mémoire, tension musculaire, perturbation sommeil, sentiment insécurité, majoration des soucis, interrogation sur l'avenir, du mal à maintenir une activité intellectuelle.
Pardon pour l'indecante transcription de ma douleur. (Voir article précédent)
Posted by: Julie-My in Banalité, MusiqueJe ne sais plus ce que je veux. Je voudrai tout recommencer. Je voudrai que tout aille pour le mieux parce que l'on ne l'a pas mérité! Et je voudrai arrêter de pleurer pour aujourd'hui...
-Il est à toi le ballon?
-Non... Il doit être à personne, ou bien à tout le monde. Tu peux jouer avec quoi.
S'éloigner, revenir sur ses pas.
-Ok, mais j'n'ai personne. Tu veux bien jouer avec moi?
Je me perd et le matin, je ne sais plus quel masque adopter.
Posted by: Julie-My in Banalité, Humanité, Rage, Remise en question, Terriblement MOI-MÊMEimmonde prétention?
C'est Nous. :)
Cette chanson:
"Open to everything happy and sad,
Seeing the good when it's all going bad
Seeing the sun when I can't really see,
Hoping the sun will at least look at me."
"Focus on everything better today,
All that I need and I never could say,
Hold on to people they're slipping away..."
J'avais pris l'habitude d'écouter cette chanson étant plus jeune, lorsque la vie me jouait des tours. Et maintenant?
"Allez, relève-toi, on est plus des enfants. On va affronter tout ça main dans la main. Ce n'sera pas difficile, tu verras, à présent on n'fait plus qu'un. Je n'te laisserai pas derrière moi. Si tu as peur de tomber, on s'arrêtera. Courage. Souris. Tu verras, là-bas, la vie est si jolie..."
Serge Gainsbourg chante: Elisa, Elisa, les autres on s'en fout... Rien que toi, moi, nous.
Et c'est à ce moment là que j'aimerai en connaitre une, de Elisa. Et lui chanter cette chanson. (L)
Ma Meilleure Amie aura un nom repris dans une jolie chanson, c'est décidé! :D
Je suis revenue cours de la Somme, et les twingos à tout va. La dernière fois, Fanny était là, et Camille aussi. On prétendait tranquillement au bonheur à coup de twingos et la vie était belle. Mickaël Jackson venait de mourir et ça ne me touchait guère, quand le monde entier était en deuil, moi pas. Je suis revenue cours de la Somme... Et partout ailleurs.
Je suis revenue sur les quais, aux balançoires précisemment. La dernière fois, il y avait Marie. Elle m'apprenait le russe, tranquillement, en se moquant de mon accent. Et Juliette aussi, qui avait peur sur la balançoire et se cramponnait doucement à mon bras. Et nous riions aux éclats, de peur. Nous disions: "La belle vie, un sandwich, et nous nous faisons pousser. La belle vie..." et puis encore "J'n'ai pas confiance!". Et Victor riait de plus belle. Tous les enfants nous regardaient, c'est qu'on devait être les plus beaux. On détonnait.
Je suis revenue à Gustave Eiffel, et les souvenirs fusent. La dernière fois, on était tous ensemble. La Seconde G. Quand je suis allée rendre mes livres, ça a fait tout drôle. Quelque part, je les aimais bien ces livres! "Quelle était ta classe?". Pourquoi parle-t-il au passé? "Seconde G". Et tout le monde s'en fiche.
"Ce livre appartient à Baxou", il a fait une drôle de tête. ''Enlève moi la couverture s'il te plait". Ok...
Je suis revenue aux Galeries Lafaillettes, et nos longues après midi à hésiter sur deux polos me sont revenues en pleine tête. "Je prend lui ou lui?!" ... Prend les deux! Et nous y revenions, toutes les semaines, dans l'espoir d'une nouvelle collection. Puis, nous allions prendre un café, en général chez Auguste. Mais il ne faut pas faire de généralités.
En général, vous me manquez, vous me manquerez et plus tard, lorsque l'on se retrouvera, je pourrai dire: Vous m'avez manqué.
Fanny was here
Posted by: Julie-My in Banalité, Humanité, Rage, Remise en question, sentiment, souvenir Là c'est un peu mort. J'crois que j'commence a en avoir marre.
Y'avait Fanny ces 10 derniers jours.
Je m'étais sacrement habituée à pas être toute seule!
Et elle est partie aujourd'hui.
C'est fourbe les amis, hein!
C'est là, ça s'en va...
On s'habitue de leur présence.
Et le lendemain on est sur le quai.
Effectivement, j'avais peur de sa venue au début. Je te l'avais dis...
Maintenant je suis conne toute seule:
"J't'épargne les adieux déchirants". Je crois que c'était la bonne phrase. Le signal.
Et puis j'suis partie. Je ne me suis même pas retournée.
J'ai tourné le coin de la gare.
Et j'avais envie de pleurer, de partir loin.
L'horloge indiquait que son train ne partirait pas de sitôt.
Envie de faire demi-tour, lui dire combien je ne veux tellement pas qu'elle parte.
Le tramway avec les larmes dans les yeux. Je quitte la gare.
J'me suis dis que je me consolerai en achetant une connerie, une nouvelle paire de chaussure?
Envoyer un message pour lui dire que ça fait tout drôle sans elle. Et c'est tout, ne jamais laisser transparaitre les sentiments.
Le genre de message vide de sens et de sentiment pour celui qui le reçoit. Le genre de message qu'on écrit comme ça. Sans penser.
Sauf que moi ce message, j'ai mis du temps avant d'appuyer sur "envoyer"!
J'ai attendu, et je regardais le message, je le relisais, je cherchais la faute, l'erreur.
J'voulais qu'elle comprenne!
Ainsi, elle a du recevoir un message vide, qu'elle l'a lu rapidement, entre deux autres messages.
Ce qui me dégoute c'est le temps que j'ai passé sur ce message moi.
Tout ça pour rien. Parce que au final ça revenait au même.
Tu lis rien toi non plus.
Tu parcours ce que j'écris, c'est ça?
Enfin voilà, elle est plus là.
J'ai l'impression de tomber de haut.
Elle vient de me lacher, elle rit!
Un peu comme si elle croyait que je me débrouillerait toute seule là haut.
Mais moi je tombe! Tu comprends ça?
Non tu comprends pas!
Toi t'écris des chansons tristes, tu chantes, tu joues. Mais t'essayes pas de comprendre. Je crois?
J'te connais pas en fait je vois pas pourquoi je dis ça.
Excuse moi.
Le message suivant n'a pas pu être remis à tous les destinataires :
Excuse moi.
Julie-My dit :
...
Le message suivant n'a pas pu être remis à tous les destinataires :
...
Expliquez-moi bon sang, sauvez vous du ridicule!
Et la dernière fois sur mon toit, j'ai pleuré. Pourquoi? Tristesse, solitude. Pas de quoi s'enivrer. Pas de quoi planer. Pas de quoi rêver. Et surtout personne. "Dieu, si tu existes... Un signe?". C'est pas mon genre de faire l'apologie de Dieu, d'y croire, moi qui essaye d'arrêter. "Dieu, si tu existes... Un signe?". Alors merci pour ces deux feux d'artifices qui tombait plus qu'à pique.
Partir ailleurs, ça sera toujours ça de gagner...
Posted by: Julie-My in Rage, Remise en question, Terriblement MOI-MÊMERegardez moi dans les yeux...

Je reconnais qu'en ce moment, mes articles manquent cruellement d'imagination. Je m'en veux puisqu'écrire permet de s'évader. Il m'est donc impossible de partir un temps soit peu ailleurs en ce moment. Ici je voulais juste dire que ça fait 2 ans et demi que j'aime nos soirées, qu'on s'entend tellement mal qu'au final on s'entend beaucoup trop bien, que ça fait 2 ans et demi qu'on ne se dispute pas. 2 ans et demi qu'on avance ensemble, toujours en rigolant et pas toujours main dans la main. Que les blancs ne nous dérangent pas. Que Bordeaux est moins ennuyeuse ensemble. Qu'ensemble j'aime Bordeaux. Que quand on ne se voit pas, on en fait pas tout un plat, que de toutes manières si on se voit pas c'est pour mieux se retrouver. Qu'il n'est pas question de rien entre nous, qu'on s'est rien promis et que de toutes manières entre nous deux, personne ne tient ses promesses. 2 ans et demi qu'on pense pareil au même instant. 2 ans et demi que c'est la guerre.