Posted by: Julie-My in


Je me suis réveillée ce matin car il pleuvait. Lorsqu'il pleut, les gouttes frappent mon velux et provoquent un boucan assez exceptionnel. Beaucoup de bruit pour si peu. C'est curieux les sensations que la pluie réveillent. Envie de pleurer comme le ciel. Compatir avec Dieu parce qu'il fait pleins de fautes dans son boulot. Tu dois me penser folle alors que je ne le suis pas. Ce matin je me suis réveillée car il pleuvait. Je suis sortie de mon lit, j'ai marché jusqu'en dessous de mon velux, levé la tête. Mon carré de ciel était là, toujours le même, toujours à la même place. J'adore regarder le ciel. Lorsqu'il fait beau, lorsque la tristesse l'emporte sur la raison, je monte sur mon toit. C'est de là que tout part. Là-haut je ris, je pleure, je pense... Là haut je regarde Bordeaux et si ça se trouve, je suis pas la seule sur mon toit, à rire et à pleurer. Si ça se trouve, y'a quelqu'un d'autre qui, à la vue de la ville illuminée, à les mêmes sensations que moi. Une explosion de bonheur, de tristesse. Le coeur qui s'ouvre en deux, la tête qui part, qui tourne... Envie de crier, de montrer au monde entier que l'important c'est pas d'être fort mais c'est d'y croire. Je leur en veux a tous d'être bien dans leur petites maisons Bordelaises de bourgeois bohèmes. Tous candidats au bonheur. Je leur en veux à tous de pas me dire si oui ou non on est pareil, si ils se sentent seuls, si ils aimeraient, comme moi une vie ailleurs. Merde quoi! N'importe où bien sur, ailleurs c'est ailleurs, déjà mieux qu'ici. Est ce qu'ils sont tellement tristes eux aussi? Et si nous êtions tous ensemble tout seul? Est ce que les enfants, les adultes et les plus adultes pleurent autant que moi? Et si on rassemblaient toutes nos larmes, ça ferait beaucoup? Pourquoi y'en a pas un qui ose clamer haut et fort qu'il se sent seul, et que tous ceux qui pensent pareil n'ont qu'à lever la main?

Alors... Seul?

L'oublier, c'est le tuer  

Posted by: Julie-My in

Deux mois auparavant: "Et si lui et moi ça durait? Longtemps? Qui se lasserai le premier? On ne perdra pas ce jeu. Ex-aequo? Quand est ce que nos deux prénoms ne s'associeront plus aussi facilement, et quand donc notre histoire se racontera-t-elle au passé? La faute a qui? Qui de nous deux sera le menteur?"



On avait dit que le premier qui se lasserait aurait perdu. J'ai gagné... Deux mois auparavent j'écrivais que je l'aimais, j'observais consternée ma paranoïa intempestive a son egard, je découvrais ou redécouvrais l'amour et ses turpitudes... Mais c'est quoi l'amour au fond? C'est rien qu'un sentiment après tout... Un sentiment traitre et pourri! Passion au présent, amertume au futur. Oué je sais, j'suis rageuse... J'ai beau avoir gagné son jeu pourri, au final c'est moi qui perd. Alors, c'est vrai, je remplace l'amour par la haine. C'est beaucoup plus facile... Je hais te haïr, alors je m'arrange.

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«Quand une femme ne tient debout que soutenue par l'amour et que cet amour lui est brusquement retiré, si elle ne veut pas tomber, elle doit remplacer ce sentiment par un autre aussi fort: la haine. Vous vous vengez. Et vous avez raison. C'est bon la haine, c'est chaud, c'est solide, c'est sur. A l'opposé de l'amour, on ne doute pas, dans la haine. Jamais. Je ne connais rien de plus fidèle que la haine. Le seul sentiment qui ne trahit pas.»
La tectonique des sentiments
Eric-Emmanuel Shmitt

J'étais derrière toi  

Posted by: Julie-My in


Une soudaine et subite envie d'écrire. Il est tard, je suis fatiguée, j'ai pas de sujet et la flemme s'est emparée et de mon corps. L'envie persiste. J'écoute cette chanson en boucle, celle qui me fait tellement penser a Montmartre. Cette chanson si triste à laquelle j'ai bêtement rattaché un souvenir aussi triste que beau. Montmartre... Ou une banale histoire d'amitié qui reprenait doucement son cours là ou il avait été arrêté... Mais les artistes ne se seraient pas arrêtés de peindre pour nous regarder, non! Car tout le monde s'en fout... Et moi aussi au fond. Montmartre, c'est avant tout et surtout mon quartier préféré Parisien mais maintenant, je n'y retournerai sans doute plus avec la même innocence. On avait dit rendez-vous a 15h, avancé a midi et quart. De Charles de Gaule, j'ai pris le métro pour Anvers. Monté la rue Chappe, Sacré-Coeur. Non, finalement rendez-vous devant le Carrousel. Soit. Qu'il est beau ce manège...

Un jour, mon grand père m'a payé un tour de Carrousel a Tours. Il m'a donné le ticket et m'a dit: «Tu vois, enfant, je croyais que le manège nous faisait faire le tour du monde.» et puis à ce moment là, j'ai réalisé que mon grand père avait été un petit garçon. Qu'il n'a pas toujours été ce grand père aux pas trop lourds, trop grands, aux sourcils trop froncés et au savoir trop étendu. A la voix trop dure, aux idées aussi... Oui, il avait aussi été un enfant naïf, sans doute méprisé des adultes, se sentant peut être seul. Parce que oui, les enfants se sentent seuls. Écartés d'un monde trop haut et trop compliqué. C'est dingue comme je me suis écartée du sujet...


«Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants» (même les vieux)
Antoine de St Exupery


Revenons, Montmartre. Le Carrousel, elles sont là. L'après-midi passe car on a tendance a oublier que ce dont on manque le plus ici, c'est le temps. Et maintenant? Deux options: j'aurai voulu que ça ne se termine jamais, ou que ça ne se passe jamais. Eh oui... Parce que oui, les souvenirs sont trompeurs. C'est pourri les souvenirs, on a beau faire genre, on sait tous que ça s'entretient pas, les souvenirs se défont, s'usent, s'abîment, s'estompent petit a petit. Ils nous filent entre les mains et un beau jour, on se réveille et on n'a plus souvenir de souvenirs. C'est vicieux, ça tu peux le dire! Au pire il restera des bribes de bonheur, de pauvres lambeaux de souvenirs qui sombrent, qu'on tient par la main, qui s'échappent, paraissent loin... Je n'aime pas me souvenir. On m'a trop bassiné «Il ne faut pas vivre dans le passé», j'ai même fini par prendre comme credo des phrases à la con comme «Carpe Diem». C'est passé le temps de la mélancolie a tout va clamée sur tous les toits. Tu as vu comme j'ai l'air forte à m'auto-proclamer partisane du jour présent? En fait c'est pas vrai, je mens... Enfin, je ne te mens pas à toi! Je me mens d'abord a moi, pour ensuite adapter la vérité. Parce que oui, je suis triste. Triste a en chialer. Je sais pas pourquoi je fais ça. On est juste prêt a tout pour aller moins mal. On est d'abord égoïste. Je pense d'abord à moi, je penserai a toi après. Si j'ai le temps, et le courage...