J'étais derrière toi  

Posted by: Julie-My in


Une soudaine et subite envie d'écrire. Il est tard, je suis fatiguée, j'ai pas de sujet et la flemme s'est emparée et de mon corps. L'envie persiste. J'écoute cette chanson en boucle, celle qui me fait tellement penser a Montmartre. Cette chanson si triste à laquelle j'ai bêtement rattaché un souvenir aussi triste que beau. Montmartre... Ou une banale histoire d'amitié qui reprenait doucement son cours là ou il avait été arrêté... Mais les artistes ne se seraient pas arrêtés de peindre pour nous regarder, non! Car tout le monde s'en fout... Et moi aussi au fond. Montmartre, c'est avant tout et surtout mon quartier préféré Parisien mais maintenant, je n'y retournerai sans doute plus avec la même innocence. On avait dit rendez-vous a 15h, avancé a midi et quart. De Charles de Gaule, j'ai pris le métro pour Anvers. Monté la rue Chappe, Sacré-Coeur. Non, finalement rendez-vous devant le Carrousel. Soit. Qu'il est beau ce manège...

Un jour, mon grand père m'a payé un tour de Carrousel a Tours. Il m'a donné le ticket et m'a dit: «Tu vois, enfant, je croyais que le manège nous faisait faire le tour du monde.» et puis à ce moment là, j'ai réalisé que mon grand père avait été un petit garçon. Qu'il n'a pas toujours été ce grand père aux pas trop lourds, trop grands, aux sourcils trop froncés et au savoir trop étendu. A la voix trop dure, aux idées aussi... Oui, il avait aussi été un enfant naïf, sans doute méprisé des adultes, se sentant peut être seul. Parce que oui, les enfants se sentent seuls. Écartés d'un monde trop haut et trop compliqué. C'est dingue comme je me suis écartée du sujet...


«Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants» (même les vieux)
Antoine de St Exupery


Revenons, Montmartre. Le Carrousel, elles sont là. L'après-midi passe car on a tendance a oublier que ce dont on manque le plus ici, c'est le temps. Et maintenant? Deux options: j'aurai voulu que ça ne se termine jamais, ou que ça ne se passe jamais. Eh oui... Parce que oui, les souvenirs sont trompeurs. C'est pourri les souvenirs, on a beau faire genre, on sait tous que ça s'entretient pas, les souvenirs se défont, s'usent, s'abîment, s'estompent petit a petit. Ils nous filent entre les mains et un beau jour, on se réveille et on n'a plus souvenir de souvenirs. C'est vicieux, ça tu peux le dire! Au pire il restera des bribes de bonheur, de pauvres lambeaux de souvenirs qui sombrent, qu'on tient par la main, qui s'échappent, paraissent loin... Je n'aime pas me souvenir. On m'a trop bassiné «Il ne faut pas vivre dans le passé», j'ai même fini par prendre comme credo des phrases à la con comme «Carpe Diem». C'est passé le temps de la mélancolie a tout va clamée sur tous les toits. Tu as vu comme j'ai l'air forte à m'auto-proclamer partisane du jour présent? En fait c'est pas vrai, je mens... Enfin, je ne te mens pas à toi! Je me mens d'abord a moi, pour ensuite adapter la vérité. Parce que oui, je suis triste. Triste a en chialer. Je sais pas pourquoi je fais ça. On est juste prêt a tout pour aller moins mal. On est d'abord égoïste. Je pense d'abord à moi, je penserai a toi après. Si j'ai le temps, et le courage...

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